Wilhelm von Humboldt
Par Théophile d’Obermann
Essai sur les limites de l’action de l’État
Sur l’ouvrage :
L’Essai sur les limites de l’action de l’État est tout d’abord l’œuvre d’un jeune homme de vingt-cinq ans. Écrit en 1792, en plein cœur de la Révolution française, et considéré comme l’équivalent allemand de l’œuvre de Locke, il ne fut pas publié immédiatement par crainte de la censure même si plusieurs chapitres furent publiés dans deux revues : la revue mensuelle de Berlin, et la Nouvelle Thalia de Schiller. Ce ne fut qu’en 1851, soit seize ans après la mort de l’auteur que l’Essai fut publié intégralement, faisant grand bruit dans la sphère intellectuelle de son temps. Imprégné de la philosophie morale de Kant ainsi que de l’idéalisme romantique allemand (Humboldt était un ami de Goethe et de Schiller), l’Essai reste un ouvrage profondément moderne et d’actualité pour nos sociétés démocratiques modernes.
Thèse fondamentale de l’ouvrage :
L’individu est premier sur l’État ; celui-ci doit se borner à promouvoir la sureté des citoyens et s’empêcher d’interférer avec la sphère privée sous peine d’uniformiser la société et de gommer les différences individuelles. La sûreté est condition de possibilité de la liberté, elle-même facteur d’émulation morale et intellectuelle, permettant le progrès universel de l’humanité.
Si l’Essai sur les limites de l’action de l’État, de Wilhelm von Humboldt a suscité un certain engouement à la fin du XIXème siècle, il reste à redécouvrir aujourd’hui. Il ne s’agit pas d’en fournir une relecture moderne mais d’en dégager les concepts principaux et les principales articulations.
Sommaire :
I. Le pouvoir dans l’État et le pouvoir de l’État : le principe de sécurité et ses enjeux (ch. I-V)
II. Les grands domaines de la liberté : l’État et la liberté (ch. VI-VIII)
III. L’État et la question du droit (ch. IX-XIV)
IV. De l’utilité de la réforme en vertu des principes précédents : politique et réforme (ch. XV-XVI)