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La philosophie des séries télévisées : un territoire à (ré)explorer. Appel à contributions

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Calendrier

Date limite des propositions : 1er juin 2012

Date acceptation ou refus des propositions : 04 juin 2012

Date limite de réception des articles : 1er juillet 2012

« La philosophie des séries télévisées : un territoire à (ré)explorer »

Coordination : Delphine Dubs & Marie Quévreux

Les Implications philosophiques lancent la deuxième saison de « l’été des séries »[i]. La première s’inscrivait dans la continuité de divers évènements marquant l’entrée des séries dans le répertoire des objets d’études contemporains.

Les séries télévisées suscitent l’intérêt des sciences humaines et sociales depuis un moment déjà, outre-Atlantique en particulier, en France de manière croissante. Une attention spécifiquement philosophique pour les séries peut être datée à 2009, avec la tenue d’une journée d’études consacrée à Buffy, Tueuse de vampires[ii], premier opus du cycle « Philoséries », puis Séries d’élite, culture populaire : le cas HBO en 2010, 24h Chrono en 2011 et Battlestar Galactica en 2012 (à venir). D’autres journées d’études et des livres, philosophiques ou non, ont été depuis consacrés à constituer les outils et les contours de ce nouveau champ de recherche.

Mais force est de constater que le résultat, très interdisciplinaire, est peu satisfaisant pour un regard philosophe. Les apports de la littérature, de l’esthétique du cinéma ou encore de la sociologie, sont indéniables ; que ce soit sur l’analyse de la temporalité propre aux séries, sur l’étude de la production, diffusion et réception des séries, ou sur le décryptage des évolutions de la société. Cependant, il nous semble que la philosophie a vite perdu pied faute de conceptualisation et d’approches adéquates.

Le parti pris de ce dossier, très cavellien, est celui d’une lecture menée à son terme d’une ou de plusieurs séries. Car il n’est pas question de prendre un thème pour l’illustrer ensuite par des séries prises comme des exemples, ni de plaquer un texte philosophique « classique » sur une ou plusieurs séries dans l’espoir de lui donner une actualité salutaire. Il faut laisser à l’objet ou à l’œuvre qui vous intéresse le soin de vous apprendre à la considérer, comme l’a souligné Cavell au sujet des films[iii]. Et ces lectures doivent pouvoir fournir un « texte troisième », la manifestation d’un processus d’analyse, qui offrira les outils conceptuels et méthodologiques d’une lecture proprement philosophique des séries télé.

Nous lançons donc un appel à contributions sur ce projet de construire des lectures philosophiques des séries. Les contributions devront se pencher sur l’un des deux axes suivants :

Axe 1 : se donner les moyens de penser les séries

–       Comment se doter d’outils offrant une prise philosophique sur les séries ?

–       Comment la philosophie des séries peut-elle se constituer comme champ de recherche autonome, distinct de la philosophie du cinéma ?

–       Comment articuler l’apport de la philosophie aux analyses produites par d’autres disciplines à première vue plus légitimes à penser cet objet ?

Axe 2 : donner des lectures philosophiques des séries

Ces interprétations pourront par exemple s’interroger sur :

–       la constitution d’une légalité de la violence féminine/féministe (par exemple Buffy, Tueuse de vampires[iv], Dark Angel, etc.)

–       l’éducation et le perfectionnisme moral (La Petite Maison dans la Prairie, Dexter, La Belle et la Bête, Hard),

–       la mise en question de ce qui fonde une communauté (Lost[v], Les 4400, Un village français),

–       les techniques et technologies de pouvoir qui rendent une vie humaine vivable (Terminator : les Chroniques de Sarah Connor, 24H Chrono, Doctor Who),

–       la question toujours vertigineuse de savoir si nos perceptions nous donnent accès à la « réalité » ou si l’on peut se perdre entre virtualité, fiction et réel (Life on Mars et Ashes to ashes, United states of Tara, 戰神MARS, Awake),

–       ce que signifie « contrôler son corps » ou « contrôler son expérience » (Weeds, Nurse Jackie, Les Experts).

Il est évident que cette liste n’est pas exhaustive. Pour peu que cela soit justifié, toute interrogation et toute série peuvent être choisies.

Informations pratiques

Contact : d.dubs@implications-philosophiques.org ou marie.quevreux@implications-philosophiques.org

Les propositions ne devront pas dépasser une page (format .doc) et peuvent être accompagnées d’une bibliographie et d’une courte notice biographique.

Elles devront être soumises à la rédaction (redaction@implications-philosophiques.org) pour le 1er JUIN au plus tard.

Les articles devront compter entre 15 000 et 40 000 signes.

Soumission définitive des articles : 1er juillet.

Implications philosophiques est une revue électronique de philosophie à comité de lecture. Cette revue, éditée par de jeunes chercheurs en sciences humaines, a pour vocation d’aider à promouvoir des regards innovants sur le monde d’aujourd’hui ainsi que de proposer un espace permettant aux jeunes chercheurs de présenter les résultats de leurs recherches. La revue propose ponctuellement des dossiers thématiques rassemblant des spécialistes du domaine questionné.

Pour ce dossier de reprise de l’atelier « philosophie des séries télévisées », nous espérons apporter à ce nouveau champ de recherche des outils et des méthodologies afin de faire reconnaître les séries comme objets philosophiques contemporains.


[i]Pour voir la première saison de 2010 : https://www.implications-philosophiques.org/semaines-thematiques/philosophie-des-series/ce-que-les-series-nous-apprennent/

[ii] Actes en cours de publication : ALLOUCHE Sylvie et LAUGIER Sandra, (dir.), Philoséries : Buffy contre les vampires – Philosopher avec les séries n°1, Paris, Bragelonne.

[iii] CAVELL, Stanley, A la recherche du bonheur, Hollywood et la comédie du remariage, (1981), trad. Christian FOURNIER et Sandra LAUGIER, Paris, L’Étoile « Cahiers du cinéma », 1993.

[iv] Question étudiée par Elsa Dorlin lors de la journée d’études du 26 juin 2009 consacrée à la série Buffy.

[v] Question étudiée par Sandra Laugier et Thibaud de Saint-Maurice lors de l’atelier consacré aux séries pendant la Nuit de la philosophie, 4 juin 2010 : « Lost : « vivre ensemble ou mourir seul », quelle moralité à l’état de nature ? ».

 

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